Mercredi 21 mai: c'est décidé nous partons en direction de Cochabamba à partir de Coroico sans passer par La Paz.

Normalement Corioco/ La Paz c'est environ3h en combi et La Paz /Cochabamba 7h en bus. Mais on a vu sur la carte une autre route qui parait possible: pas plus longue, qui à l'air autant "droite" et qui semble moins monter en altitude.

On en parle au responsable de l'hôtel qui nous dit que c'est une très belle route et qu'avec des étapes c'est tout à fait possible. Par contre, à sa grande surprise, Irupina une des villes les plus importantes n'est pas indiquée. Un signe?

Bref, 10H30 on est prêt: on a pris un énorme petit déj et on attend sur la place principale le bus en direction de Irupina.

11H: il fait beau Mélissa dort et les 3 grandes dessinent. Tout s'organise comme il faut sauf qu'on a aucune info sur le bus.

12H : une dame nous explique que pour elle l'arrêt est dans une autre rue

13H: nous continuons de regarder les combis pour La Paz se remplir et partir. Et toujours aucune info sur notre bus. On est patient: il fait beau et les filles jouent.

14H: notre attente fait débat. Nous posons à nouveau la question, un monsieur nous explique que le bus passe mais qu'il ne s'arrête pas, une dame nous précise qu'il est possible de monter dedans seulement en allant à La Paz (Là çà me rappelle un célèbre sketche). Avec ces réponses on doute mais on décide d'attendre 15h pour changer nos plans.  

15H Rien. On attend 15H15, le 1/4h lotois.

15H30 On se décide pour partir à La Paz mais le combi vient juste de se remplir et partir: il faut attendre le suivant.

16H Je joue avec les filles sur la place et là Isabelle crie:" Pascal il  y a un bus". Je sors en courant de ma super cachette alors que j'étais trop bien parti pour gagner. Et là je vois un gros bus un peu déglingué avec la pancarte Irupina. Vu nos appels et gestes, il s'arrête. Le chauffeur nous annonce qu'il ne reste que 3 places: un signe?

Mais on monte en se disant qu'on va s'entasser et c'est parti! Une fois dedans on se rend compte que ce n'est pas 3 places qu'il reste mais seulement 2. 

Au fond, les 2 places sont de chaque côté d'une dame relativement imposante, qui voit d'un air dépité une marmaille occidentale lui foncer dessus Coline et Emy s'empilent sur une place et je m'assois au centre sur les plis de la jupe de cette dame et ceux de mon autre voisine. Johana vient sur mes genoux. Isabelle du coup rebrousse chemin et décide de s'installer sur le haut des marches: place au chaud du moteur, avec Mélissa sur les genoux!

Pour couronner le tout: la route pour Irupina se trouve être une piste poussiéreuse de montagne: toutes les fenêtres du bus sont ouvertes. On vient de partir, Emy et Johana me demandent un sac. Là bas, devant, loin dans l'allée Mélissa me fait des grands coucous pendant qu'Isabelle me regarde avec ses yeux de biches. Ca sent la galère!

Ma voisine me demande où on va: "Uripana pas avant 8H ce soir". Elle me demande pourquoi on va là bas: c'est vrai qu'on est un peu les seuls touristes à bord. Je lui explique que l'on veut à Cochabamba par cette route et là 10 visages se retournent vers moi.

On m'explique que ce n'est pas possible. J'argumente en citant les villes repérées et en disant qu'on a le temps. Les gens rigolent me parlant de beaucoup de temps, d'argent et de galère.

C'est pas bon signe!!!

On roule depuis 30min et PAF!!...un pneu éclate. Tout le monde descend. Bref consultation avec Isabelle: ça c'est un signe!

Et nous voilà rebroussant chemin, à pied sur une piste poussiéreuse en compagnie de notre fidèle poussette. Johana entame une grève de la marche à cause du refus d'ouvrir le paquet de chips. C'est pas grave, on s'arrête tous: de toute façon on est sur la bonne voie cette fois.

30' plus tard "un taxi" nous monte dans son coffre aménagé.

18H avec des estomacs en petite forme surtout pour Isabelle nous sommes de retour à notre hôtel de Coroico.

Conclusion: à partir de quand était-ce un signe? En tout cas mieux vaut tard que jamais.